Rencontre

Il est déjà tard lorsque je me pointe dans les ruelles. Je marche lentement, les mains négligemment dans les poches. Devant moi, à encore une centaine de mètres, il y a la tabagie, le Baluchon.

Tout est plutôt calme. Normal, à l'heure qu'il est. Normal, avec ce qui rôde. Je me suis fait discrète tout au long du chemin, faisant comme tout le monde, baissant la tête quand je croisait quelqu'un.

Je me gardais bien de sortir ma pièce, ça aurait relevé de l'obsession. Quoique, vu le contexte où je l'ai acquise... Je retiens un petit rire à ce souvenir.

RIen de bien intéressant pour le moment. J'appréhende un peu le début de la mission, comme toujours. Le plus difficile, c'est de se lancer. La deuxième étape la plus difficile, c'est de s'extirper d'un guêpier si on s'y est pris le pied. La troisième... oh et puis, ma gueule.

Un homme approcha alors de la tabagie, marchant lentement, il portait un long manteau beige et il était coiffé d'un vieux chapeau panama qui semblait sur le point de rendre l'âme. Sa démarche ralenti un peu alors qu'il approchait du coin de rue. Il leva la tête, aperçu la jeune femme de l'autre côté de la rue, rebaissa la tête, s'accota au mur de brique et sortie une cigarette de sa poche, jetant en même temps un coup d'oeil à sa montre. Il décida alors de traverser la rue.

-Comment ça va Jones, dit-il calmement, où est dont votre cher ami?... en attendant, voici ma lettre de recommandation pour votre emploi chez le magazine Times.

Il te présenta alors une enveloppe cachetée.

J'offre mon plus beau sourire à De Facendis, feignant une reconnaissance infinie.

- Merci! Je ne vous espérais plus. Je suis heureuse de vous revoir.

Je glisse l'enveloppe dans mon manteau léger, assez discret et tout de même élégant. J'y jetterai un oeil plus tard et de toute façon, ce ne serait pas prudent de faire ça ici.

- Ce Santana... Il est toujours en retard, celui-là. Ça me désole. Pourtant, je suis certaine de l'avoir vu traîner cet après-midi.

Je m'appuie au mur, attendant un peu avec De Facendis.

De facendis jeta un coup d'oeil à sa montre: 23h48...

-Trop tard, il n'aura qu'à revenir demain, je ne pardonne pas les traînards...

Il salua simplement Jones et repartit...